France – Colombie : Marcher pour la paix

Le 28 mars 2019, sur la place du Trocadéro à Paris, on pouvait voir des drapeaux et, sur un cercueil, des fleurs de couleur bleue, rouge et jaune, les couleurs de la Colombie, accompagnant une longue liste de noms.

France – Colombie : Marcher pour la paix. Place du Trocadéro, Paris. Début de la marche

Place du Trocadéro, Paris. Début de la marche

Organisée par un collectif d’associations de Colombiens en France, dont Ciudadanías por la Paz de Colombia, France Amérique Latine et Círculo del Trastierro, une marche s’élançait à travers la France et la Belgique pour rejoindre finalement La Haye le 5 avril. La Haye et plus précisément le siège de la Cour Pénale Internationale. Son objectif ? Dénoncer l’assassinat des dirigeants sociaux et des défenseurs des droits humains en Colombie. Parallèlement à celle-ci, d’autres marches sont parties de New York, de Stockholm ou encore Barcelone, convergeant vers la CPI où se rassembleront, le 5 avril, plus de 200 personnes – dont des sénateurs colombiens. Issues de 18 collectifs de Colombiens, elles veulent dénoncer « l’assassinat systématique de plus de 431 dirigeants sociaux, défenseurs des accords de paix de La Havane, de l’environnement et des droits humains entre 2016 et 2018 », autant que « la négligence du gouvernement colombien devant cette situation ». Leur objectif est également d’attirer l’attention du public européen sur les nouvelles formes de violence politique en Colombie, qui menacent de décimer les bases sociales et politiques régionales.

Dans leur communiqué à l’attention de l’opinion publique, les organisations en France indiquent qu’elles présenteront « devant la CPI un rapport d’information sur la situation de violence que traverse la Colombie » et demanderont l’ouverture d’une enquête. En effet, en décembre 2018 la Procureure générale Fatou Bensouda ouvrait la « possibilité d’identifier, d’investiguer et de juger les nouveaux cas de violation des droits humains commis en Colombie ». Devant l’augmentation, depuis la signature des Accords de Paix entre le gouvernement et les FARC-EP (2016), et en particulier depuis l’accession à la présidence d’Ivan Duque (août 2018), des menaces, agressions et assassinats ciblés visant des dirigeants sociaux et défenseurs des droits humains ; devant « la réticence du gouvernement et institutions judiciaires colombiennes à reconnaître le caractère systématique de ces assassinats », les Colombiens de France ont décidé de se mobiliser et de faire connaître leur combat dans les villes-étapes de la marche vers La Haye. Ils ont ainsi prévu, à Compiègne, Saint-Quentin, Charleroi, Bruxelles, Roosendaal et Rotterdam, des manifestations artistiques, des informations, de la sensibilisation, pour « éveiller les consciences et ne pas oublier ».

Leur but : défendre la vie, la paix et la justice en Colombie… et exprimer leur inquiétude devant la rupture du dialogue avec la guérilla de l’ELN et l’engagement de l’état colombien dans le conflit au Venezuela.

L’annonce de la marche a été relayée par un certain nombre de médias colombiens, et elle peut être suivie sur les réseaux sociaux.

Annie Josse
Avril 2019

 

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