Panama : l’après JMJ

La conférence épiscopale panaméenne a tenu son Assemblée plénière fin février 2019. Elle y a réfléchi « à la lumière de la parole de Dieu sur les évènements ecclésiaux et sociaux du pays ». Les JMJ ont sans conteste représenté pour l’Église à Panama un nouvel élan, qui engage à « créer pour la jeunesse du pays des espaces de participation dans les structures ecclésiales et la société ». Ces JMJ ont vu converger vers Panama des dizaines de milliers de jeunes – et moins jeunes – pour un temps dans différents diocèses puis le grand rassemblement à Panama City, autour du pape François.

 JMJ - Panama, janvier 2019

JMJ – Panama, janvier 2019

« Écouter les jeunes, les accompagner, les orienter et les former pour qu’ils répondent au défi de la transformation sociale, là où prévalent les injustices, l’indifférence, la paralysie devant les maux sociaux, et l’idée négative que rien ne peut changer », est l’engagement que prennent les évêques, à la suite du Synode et des JMJ. Ceci implique de renforcer et revitaliser la pastorale des jeunes au niveau national, de mettre en place des espaces de dialogue et de travail en commun, et de favoriser les rencontres personnelles.

Dans le cadre de la pastorale des jeunes, les évêques veulent apporter une attention et un accompagnement particuliers aux jeunes indigènes et afro-descendants. Parmi les activités préparatoires aux JMJ, avaient lieu du 11 au 13 janvier la Rencontre mondiale de la Jeunesse indigène et le Forum JMJ des jeunes descendants des populations d’origine africaine, auquel ont participé 200 responsables jeunes. Dans son communiqué, la conférence épiscopale indique que les apports de ces deux rencontres seront « intégrés au renouveau et à la conversion pastorale que l’Église veut vivre pour accompagner le monde des jeunes ».

L’Église s’est engagée à Panama comme partout ailleurs dans la prévention des abus et la protection des mineurs et elle veut redoubler d’efforts en ce domaine, après la publication en 2016 d’un protocole national : « Protéger notre trésor »1.

Le communiqué s’intéresse ensuite à la réalité socio-politique du pays, en premier lieu la réalité migratoire et le « drame qui se vit à nos frontières ». « Dans un pays qui a vocation à l’ouverture, à l’accueil, au service », l’arrivée massive de personnes fuyant la guerre, la pauvreté ou l’exclusion engendre préjugés et rejet, et les évêques de rappeler le devoir d’accueillir et de protéger les migrants.

Un autre monde est possible…

La citoyenneté fait l’objet de la suite de la réflexion : « aucun catholique ne peut être indifférent à la politique », nul ne peut éluder sa responsabilité sociale, et se contenter de critiquer les distorsions politiques, comme l’affirmait le Pape François dans son discours au palais Bolivar : « Un autre monde est possible, nous le savons et les jeunes nous invitent à nous impliquer dans sa construction pour que les rêves ne tombent pas dans l’éphémère ou l’éthéré, pour promouvoir un pacte social dans lequel  tous puissent avoir l’opportunité de rêver un lendemain : le droit à l’avenir est aussi un droit humain » (discours aux autorités civiles et politiques, 24 janvier 2019).

La dernière partie du communiqué s’attarde sur l’élection présidentielle à laquelle les Panaméens sont appelés à participer en mai, en invitant à un « vote responsable et conscient », titre de la campagne de sensibilisation lancée par l’Église, pour construire « un pays solidaire, fraternel, juste et équitable, dans la transparence et la reddition de comptes ». Le droit de vote est aussi un devoir, pour choisir des candidats qui « s’engagent pour la dignité de la personne et le bien commun », des candidats attachés à une « vision d’état ». Et le communiqué revient aux jeunes avec lesquels il avait commencé, sur lesquels repose l’espoir pour l’avenir, comme « principaux acteurs des changements sociaux, économiques, politiques et religieux ».

Communiqué de la conférence épiscopale du Panama (en espagnol)

Annie Josse
Mars 2019

1- Directives de l’Église catholique du Panama concernant les cas d’abus sexuels sur mineurs commis par des prêtres ou des religieux (en espagnol)
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